Le Rouge du Roussillon, l’abricot qui ne rougit de rien

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Il a le feu au cœur et la mémoire longue. L’Abricot Rouge du Roussillon, AOP depuis 2016, conjugue terroir, exigence et volupté. Né dans la poussière catalane, il colore nos étés d’arômes et de traditions enracinées.

Un fruit d’histoire et d’aridité Implanté depuis plus de mille ans, cultivé dès le XIXe siècle, l’abricotier rouge a trouvé son éden entre Canigou et Méditerranée. Il y pousse depuis des siècles, enraciné dans 100 communes balayées de vent chaud. En 1971, les Pyrénées-Orientales fournissaient 72 % des abricots français. Aujourd’hui, seuls 150 hectares sont encore cultivés, par 85 producteurs engagés.

Quatre variétés, une identité

Rouge du Roussillon, Royal, Héléna, Gâterie : quatre soeurs issues d’un même tronc, aux fruits de 3,50 à 5 cm, orange zébré de rouge, à la chair parfumée, sucrée et souple. Endémiques et exigeantes, elles imposent un mode de culture traditionnel : gobelets multi-charpentières, cueillette manuelle, conditionnement en petits contenants. Et un délai maximal de six jours entre l’arbre et la vente.

Un goût d’été, cru ou confit

Disponible de mi-juin à mi-juillet, l’Abricot Rouge du Roussillon se croque frais, se confit, se sèche, se tartine. Il devient sirop, liqueur, huile de noyau. Sa saveur ? Une acidité franche, enveloppée de soleil, avec des notes de fruits secs. Il est aussi bon en sabayon qu’en tajine, ou juste tiède, encore gorgé de lumière.

L’AOP, un garde-fou pour le goût

AOP depuis 2016, après une AOC en 2015… le label protège le savoir-faire ancestral : vergers en plein air, variétés anciennes, contrôle qualité, dégustations à l’aveugle. Ce fruit fragile, récolté à la main, ne supporte pas le compromis. Chaque été, entre 600 et 900 tonnes sont commercialisées, témoins d’un artisanat agricole en résistance.