Benoît LEBLANC, l’art du vin et des émotions à l’Auberge du Cellier

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C’est à Montner, petit village niché au cœur des vignobles de la vallée de l’Agly, que nous avons fait une rencontre inattendue. À l’Auberge du Cellier, Benoît Leblanc, maître d’hôtel et sommelier, conjugue deux passions qui l’habitent depuis toujours : l’art de la table et la viticulture.

Mais Benoît n’est pas un “tire-bouchon” ordinaire.

Il est également vigneron indépendant, créateur du domaine Joyeux Bordel, situé à Latour-de France. Un domaine au nom évocateur qui reflète une philosophie et un parcours tout aussi singuliers. Né à Bordeaux, il suit d’abord une formation de vente, avec une spécialisation dans le vin. Ses premières armes dans le métier l’ont mené à Pauillac, où l’odeur des caves l’a marqué à jamais. Après une aventure barcelonaise où il s’est formé à la sommellerie, il décide de mettre la théorie en pratique, non pas seulement en servant du vin, mais en le créant. C’est à Mâcon qu’il poursuit son apprentissage en viticulture avant de sillonner la France et l’Italie, toujours en quête de nouvelles expériences. Et puis la vie le conduit en Roussillon. À Banyuls au départ avant de s’installer à Latour-de-France, dans une maison avec une cave, un véritable coup de foudre qui marque le début de son aventure vigneronne. C’est ainsi qu’est né Joyeux Bordel, un domaine qui incarne sa vision du vin : libre, audacieux, sans artifices. Un hommage à la nature, un retour à l’essentiel. Benoît cultive des vignes centenaires, ici et sur Tautavel, avec une approche profondément respectueuse du vivant. “Je suis dans une optique de respect total du vivant, de la vigne aux fourmis, en passant par les oiseaux”, explique-t-il avec passion.

Ses vins, comme ses cuvées numérotées, sont le reflet de cette philosophie : des jus de raisin fermentés sans aucun intrant, ni sulfite. Des vins sincères, bruts, où chaque bouteille raconte une histoire unique. À l’Auberge du Cellier, il officie depuis deux ans en tant que maître d’hôtel et sommelier. “Faire voyager les personnes, créer des émotions, c’est ce que j’aime le plus dans ce métier”, confie-t-il.

Sa double casquette de sommelier et vigneron enrichit son approche : il ne se contente pas de servir des vins, il partage un peu de lui-même, de son terroir et de sa passion pour le vivant. La carte des vins de l’auberge est un reflet de la vallée de l’Agly, avec plus de 90 % des références provenant de ce terroir qu’il chérit tant. Il sélectionne ses vins avec un soin méticuleux, privilégiant les producteurs locaux et les vins qui racontent une histoire.

“On doit faire vivre le terroir, c’est important”, souligne-t-il. Et lorsqu’il parle de vins, il ne peut s’empêcher de mentionner la “bande de Latour”, ce collectif de vignerons indépendants de Latour-de-France, avec lequel il partage bien plus que du matériel agricole : une camaraderie, une entraide et une passion commune pour le vin. Sa relation avec les chefs de l’Auberge du Cellier, Pierre-Louis Marin et Yvon Rossignol, est également centrale dans son travail.

Ensemble, ils élaborent des accords mets-vins qui sur prennent et enchantent les convives. Chaque plat est une occasion pour Benoît de faire découvrir un vin, d’expliquer un terroir, de transmettre une émotion. “L’effet waouh”, comme il aime à le dire, c’est ce moment magique où le vin et le plat se rencontrent pour sublimer l’expérience gastronomique. S’il avoue que la conjoncture actuelle n’est pas simple, il garde le cap avec une conviction : celle de créer des vins honnêtes, sincères, et de continuer à partager sa passion pour le vin et les émotions qu’il procure. Dans ce monde incertain, la quête de l’authenticité reste son meilleur guide. Ainsi, Benoît trace son chemin avec une énergie contagieuse. Un chemin où la passion du vin se mêle à celle du partage, pour offrir à chacun de ses visiteurs bien plus qu’un simple moment à table : une véritable expérience, riche en émotions et en découvertes.

Infos :
04 68 29 09 78
1, Rue de Sainte-Eugénie – 66720 MONTNER
www.aubergeducellier.fr